A quelques jours de la diffusion de « Quelques Jours Entre Nous », nous avons rencontré Cyrille afin de parler avec lui du rôle de Vincent, du tournage mais aussi de sa relation avec la réalisatrice Virginie Sauveur. C’est dans un tout petit appartement parisien que nous le recevons et c’est au fond d’un canapé un peu trop âgé pour être agréable que nous commençons l’interrogatoire...
: Comment as-tu découvert le rôle que Virginie Sauveur t’a offert au sein de « Quelques Jours Entre Nous » ?
Cyrille Thouvenin : C’est Virginie sauveur qui est venue me chercher, c’était assez confortable. Elle est venue d’elle-même avec son scénario et à la lecture je me suis dit que si je ne le faisais pas j’allais m’en vouloir très longtemps. Je suis tombé amoureux du scénario immédiatement. Je ne sais pas comme on peut qualifier son écriture… pure, sans effets, sachant que c’était écrit pour de la télé j’ai trouvé cela encore plus touchant. Le rôle était génial à mes yeux et je me suis dit « il faut que je le fasse ».
: Quelques mots sur ta rencontre avec Virginie Sauveur ?
Cyrille Thouvenin : J’avais assez peur, j’étais sur la réserve et en fin de compte cela c’est tout de suite très bien passé. Au début, nous étions tous les 2 un peu gênés, je crois que nous nous sommes plus tout de suite mais on ne se l’ait pas vraiment montré.
: Et la rencontre avec les autres acteurs du film ?
Cyrille Thouvenin : Après cette rencontre, tout a continué de se faire dans le confort le plus grand possible. Virginie Sauveur a persuadée la production de m’accepter dans le rôle de Vincent et autour de moi c’est greffé la famille. La rencontre avec Sarah et Ludovic fut dans la continuité, nous nous sommes tout de suite très bien entendus. La fratrie était vraiment présente durant le tournage. C’était l’idéal.
: Puisque tu nous parles du tournage, comment c’est il déroulé ?
Cyrille Thouvenin : Je suis désolé mais on ne va pas y couper, je sais que c’est quelque chose que l’on entend régulièrement « l’équipe était formidable, l’ambiance chaleureuse… » Mais là, c‘est une véritable alchimie qui s’est crée et nous nous sommes vraiment retrouvé en famille durant toute la période du tournage . C’était chaque jour un vrai bonheur que de se rendre sur les lieux du tournage. Nous avions vraiment cette impression de faire quelque chose de bien tous ensemble. Pourtant il existait de vrais problèmes de production, une vraie tension, mais au sein de l’équipe technique et artistique il subsistait une vraie cohésion. C’est aussi ça le charme de ce film, c’est que tout cet état d’esprit dans lequel nous avons baigné ce ressent. A l’écran c’est une vraie famille, il y a des sentiments vrais qui passent. Peut être que les gens ne le ressentiront pas pareillement mais ce que j’aime dans ce film c’est ça… De plus, en tant qu’acteur, le regard bien veillant de l’électro derrière la caméra aide énormément.
: C’est un film que tu as tourné quand et sur combien de temps ?
Cyrille Thouvenin : C’était en janvier 2003 et nous sommes restés en tournage durant près de 28 jours.
: Vous étiez une grosse équipe ?
Cyrille Thouvenin : C’est une production ARTE aux moyens limités, donc l’équipe n’était pas très grande. Il n’y avait pas de surplus de personnel juste le strict minimum.
: Que peux tu nous dire de ton rôle ?
Cyrille Thouvenin : Ce que j’ai aimé dans le personnage c’est qu’il possède un passé. C’est quelqu’un qui a subi suffisamment de mauvais moments dans sa vie et cela le rend plus vivant, plus plein. De plus, c’est un personnage qui n’a de cesse d’évoluer, de grandir et cela me plaisait énormément.
Il est entre la fin d’une adolescence et l’age adulte, cette période assez bâtarde qui personnellement me pose pas mal de problèmes. Il est à une étape de sa vie dont on parle peu. En règle générale, on se penche plus sur l’enfance et l’adolescence mais rarement sur l’entrée dans le monde adulte.
: Quel fut le moment le plus difficile à capturer en tant qu’acteur ?
Cyrille Thouvenin : En général, je m’arrange pour ne jamais voir ce genre de moments ou bien j’y réfléchis à contre coup, je n’ai pas de souvenirs de difficultés. C’est vrai que quand tout se passe aussi bien, on se pose moins de questions et les choses se font beaucoup plus naturellement. Les scènes d’autorités avec "ma sœur" étaient un peu le prolongement de ce que nous vivions hors caméra. Alors, il n’y avait rien de compliqué et pour ce qui est des scènes de nus qui peuvent poser problèmes à certains acteurs ne sont pas un problème pour moi puisque je m’en fous …
: Quels furent les obstacles d’une production de ce genre ?
Cyrille Thouvenin : Des problèmes d’argent surtout. Parce que s’il est vrai qu’ARTE donne sa chance a de jeunes réalisateurs, en contre partie, il y a bien entendu un cahier des charges assez rigide à respecter. Il y a donc fatalement des contraintes… On a travaillé très vite, on a eu du retard. On a rajouté des journées de tournage parce que nous avions des problèmes techniques.
: Lorsque la production se montre un peu oppressante cela se ressent sur ta façon de jouer ?
Cyrille Thouvenin : Cela dépend du contexte, mais dans ce cas, non, ce ne fut pas un problème. Ce qui est clair c’est que nous faisions corps contre ces mauvaises vibrations. Cela a du affecter Virginie Sauveur et le premier assistant mais en ce qui nous concerne, cela n’affectait en rien notre jeu.
: Si tu devais garder en tête une scène de ce film ?
Cyrille Thouvenin : Mes scènes avec Frédéric Pierrot m’ont toutes laissées un très bon souvenir parce que c’était la première fois que je jouais avec un acteur aussi subtil. Cette forme de générosité je ne l’avais pas encore rencontré. Il y a toujours quelque chose qui se passe lorsque tu joues avec lui, c’est vraiment agréable.
Les scènes avec Sarah sont aussi de très bons moments parce que c’est vraiment un personnage, la petite…
: Je rebondis sur Sarah, Virginie sauveur nous disait quelle avait eu affaire à un électron libre, en tant qu’acteur tu as ressenti ça ?
Cyrille Thouvenin : Dans le jeu ce n’est pas très grave mais c’est vrai qu’hors caméra c’était parfois assez difficile. Vu que ce n’était pas une production Hollywoodienne, on n’avait pas chacun nos caravanes et lorsque nous nous retrouvions ensemble dans la même pièce c’était parfois difficile. Sarah passait son temps a écouter ADO FM et elle m’a fait découvrir Diam’s bien avant l’heure... et à un moment, j’ai péter les plombs parce que je devais me concentrer sur des scènes et que j’avais la radio et Sarah en arrière plan.
: A quelques jours de la diffusion du film, tu appréhendes la diffusion ?
Cyrille Thouvenin : La télévision c’est vraiment particulier, c’est très étonnant mais c’est peut être encore plus violent que la sortie d’un film. « Quelques Jours Entre Nous » est un film que j’aime beaucoup. Je sens l’œuvre de Virginie et ce qu’elle pourra faire plus tard dans cette genèse là. Je suis très ému parce que je sens que c’est le début de quelque chose et ce quelque chose nous allons le balancer comme ça, c’est un morceau de nous, d’elle, de moi et on ne sait pas ou cela va atterrir. C’est comme une petite bouteille à la mer avec quelque chose de précieux à nous dedans. Je n’ai pas d’appréhension mais je suis un poil mélancolique lorsque j’y pense. Il avait été question d’une sortie en salle et je pense que ce film y aurait vraiment eu sa place.
|
Je ne m’attends pas à l’effet « Juste Une Question d’Amour » qui n’est passé qu’une fois à la télé et dont on me parle encore aujourd’hui. Mais, je crois que ce film ce justifiera au cours des années, je ne suis pas devin mais je me dis que l’on entendra parler à nouveau de Virginie Sauveur.
: Chercheras tu à savoir quel à été l’impact du film sur le public ?
Cyrille Thouvenin : Je le saurais bien sur, mais, je sais que le film passe sur ARTE, que c’est une chaîne qui ne fait pas dans le matraquage médiatique et que son audience est parfois confidentielle. Je serais fou de joie que le lendemain on m’annonce que le film a fait un carton ! Que c’est le plus gros score de la chaîne… Cela me plairait énormément mais je ne vois pas ce qui pousserait les gens se jeter sur le film…
: Aujourd’hui, si Virginie Sauveur revenait près de toi avec un autre projet, tu réagirais comment ?
Cyrille Thouvenin : Elle n’a rien à me faire lire… maintenant c’est au delà de tout . C’est une rencontre, son cinéma, ses goûts, je me retrouve beaucoup en elle. Donc fatalement, elle me demande ce qu’elle veut et je le fais sans me poser de questions…
Le temps s’écoule vite et nous décidons de clôturer notre entretien. Après quelques civilités bien normales (j’adore ton appartement et ton canapé est trop, trop… enfin il est trop !). Cyrille retourne à sa vie et nous à la notre, nous prenons rendez-vous pour de plus amples aventures très prochainement, d’ici là, on a un site Web sur le feu…
La rédaction
|