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Virginie Sauveur, réalisatrice du film au festival des jeunes réalisateurs de St-Jean de Luz.

Interview de Virginie Sauveur, réalisatrice du film "Quelques Jours Entre Nous".


Il n’était pas possible pour nous, de préparer un dossier sur le film « Quelques jours entre nous » sans rencontrer Virginie Sauveur. D’abord parce que le film nous a plu et qu’il serait malvenu de ne pas en savoir plus sur les coulisses. Mais aussi, parce que Cyrille Thouvenin ne manque pas d’éloge pour la jeune réalisatrice et son travail. Nous avons donc rapidement pris contact auprès de Virginie Sauveur et c’est avec plaisir qu’elle a accepté de nous rencontrer.

Nous arrivons avec un peu d’avance pour préparer notre matériel d’enregistrement et après quelques minutes d’impatience, c’est Cyrille que nous voyons arriver suivi de très près par Virginie Sauveur. Au premier contact, il semble clair que l’entrevue va se passer sous les meilleurs auspices, la tendance étant à la décontraction. Une dose de Coca light est commandée pour notre petit groupe et nous voilà prêts à parler du téléfilm et de l’univers qui l’entoure…

: Après avoir visualiser le téléfilm, nous souhaiterions en savoir plus sur Virginie Sauveur et sur son parcours ?

Virginie Sauveur : J’ai fait plusieurs courts-métrages dont un qui s’appelle « Sevrage » (NDLR : ce court-métrage fut à plusieurs reprises récompensé) et qui était mon court-métrage de fin d’études à l’ESRA (Ecole Supérieur de Réalisation de l’Audiovisuel). J’ai passée 3 années dans cette école avec une option « mise en scène, réalisation cinéma ». Je suis ensuite partie avec ma bobine sous le bras voir les producteurs et j’ai rencontré David KODSI de KIEN Production qui ma proposé de devenir assistante au sein d’une équipe ou régnait une ambiance assez familiale. Je suis ensuite devenue seconde assistante « mise en scène » en me gardant bien de devenir « première » parce que c’est un boulot de malade que je ne suis pas apte a faire .

J’avais aussi pour mission chez KIEN de lire certains projets car le producteur me faisait confiance. C’est à ce moment là que je me suis mise à écrire parce que et je trouvais la qualité d’écriture de ce que je lisais plutôt médiocre. A l’époque, je me disais que je pouvais faire soit la même chose soit mieux. Alors, je me suis lancée, j’ai essayée et j’ai eu de la chance.

: De quelle façon le film « Quelques jours entre nous » a-t-il vu le jour ?

Virginie Sauveur : J’ai rencontré Pierre Chevalier qui était à l’époque directeur de la fiction d’Arte. Il m’a proposé un sujet qui s’appelait : « La fratrie salvatrice ». Fratrie, je savais ce que cela voulait dire et « salvatrice » aussi . J’ai alors commencé à travailler sur le projet « Quelques jours entre nous ».

La chance c’est que je suis issue d’une fratrie. J’ai des frères et des sœurs alors, c’est plus simple que si j’avais été fille unique. Je ne voulais pas raconter une histoire avec un incident social très grave du style « la sœur qui aide le frère a sortir de la drogue » ou pire « grâce a sa sœur qui lui a donné son rein, le frère reprend une nouvelle vie ». C’est pour ça que dans « Quelques jours entre nous » le drame est déjà arrivé. La mort des parents est déjà survenue, les frères et sœurs se sont déjà engueulés, le plus âgé des frères à claquer la porte, le plus jeune a ramé comme un malade pour s’occuper de sa sœur, il a du quitter l’école et maintenant que tout est fini, qu’est ce qu’on raconte ? Je ne voulais surtout pas tomber dans le pathétique.

: Comment c’est déroulé le casting des acteurs ?

Virginie Sauveur : La première personne à qui j’ai pensé et que j’ai vu, ce fut Monsieur Cyrille Thouvenin, himself . En fait, j’avais vu Cyrille dans le téléfilm « Juste une question d’amour ». D’habitude, je ne reste que 2 secondes face à ce genre de téléfilm et là, je suis restée tout du long parce que tout me plaisait. Le thème abordé était pour l’époque novateur, sans tabou et on y croyant vraiment. Et je m’étais dit, ce mec là, il est vraiment bon ! Mais, à l’époque, je n’étais que stagiaire et je ne me suis pas tout de suite dit « Un jour je ferais un film avec ce garçon » .

Lorsque j’ai commencé le casting, je me suis demandé ce qu’était devenu le garçon inscrit dans ma mémoire et j’ai naturellement décidé de le rencontrer. Ce qui m’a tout de suite touchée, c’est que Cyrille qui avait lu le scénario est arrivé en me disant que s’il ne le faisait pas il se suiciderait ! Je me suis dit, on ne va pas en arriver là ! Je te donne le rôle. Ce que je veux dire c’est qu’il doit être très difficile pour un acteur d’attendre une réponse pour un rôle et lorsque tu es réalisateur tu as aussi besoin de ressentir cela. Percevoir qu’il avait très envie et très peur de ne pas avoir le rôle a réveillé en moi une vraie confiance. S’il voulait le rôle à ce point, c’est qu’il allait être capable de le porter sur ses épaules de bout en bout. En fin de compte, Cyrille a très vite été une évidence.

: Et pour le reste du casting, vous avez pratiqué de la même façon ?

Virginie Sauveur : En fait, j’ai fait le casting autour de Cyrille. J’ai ensuite rencontré Sarah mais cela ne s’est pas fait aussi rapidement qu’avec Cyrille. Elle a une telle énergie que je craignais pour le téléfilm. C’est un électron libre. Elle est insaisissable, elle n’a peur de personne, elle a toujours le sourire et c’est très déstabilisant de voir une gamine de cet age avec une telle vie. En règle générale, on s’attend à l’adolescente avec ses petits soucis, mal dans sa peau. Mais elle, elle a une candeur qui me faisait douter. J’ai finalement écouté une amie qui est directrice de casting qui s’appelle Brigitte Moidon en qui j’ai une confiance aveugle et qui m’a clairement dit : C’est elle !

Pour le rôle de Thomas, j’ai eu beaucoup de mal à trouver l’acteur et c’est presque à la fin que j’ai rencontré Ludovic, on n’a fait un essai et là, je me suis dit : C’est bien ! C’est un garçon qui a énormément de sensibilité et on avait besoin de ça pour le rôle de Thomas. Il a fait un travail formidable en rendant le personnage extrêmement touchant malgré le fait qu’il soit tout le temps ou presque dans un lit.

: Et pour Jacky Beroyer, c’était un coup de cœur ?

Virginie Sauveur : En fait, je le voyais bien dire les dialogues du film et il faut avouer qu’il les dit très bien. C’était pas tellement un coup de cœur mais je le voyais très bien dans ce rôle, ce coté vieux prof inquiet lui sied à merveille je trouve.

: Et Fréderic Pierrot ?

Virginie Sauveur : Pour lui, ce fut une véritable rencontre acteur réalisateur. Il est hallucinant, excellent comédien qui à chaque prise te fait autre chose avec des tonalités et des émotions différentes. De plus, j’ai trouvé qu’avec la fratrie, il était formidable, généreux. Il a été très professionnel et il a parfaitement assumé son rôle. Je l’ai laissé libre sur certaines scènes parce que je savais qu’il avait déjà travaillé sur des chantiers. Lorsque quelque chose était impossible il me le disait et je m’en suis servi.

: Quand on se lance comme ça dans son premier téléfilm est ce que l’on subi beaucoup de pressions ?

Virginie Sauveur : Le seul grand problème, c’est que nous n’avions pas beaucoup d’argent. A la fois, c’était artistiquement une bonne contrainte, tu cherches toujours le cadre le plus efficace pour exprimer l’émotion. C’est un peu comme le coup de fil en prison, tu n’as le droit de contacter qu’une seule personne alors tu réfléchis sérieusement avant de composer le numéro. Pour mes plans, c’était pareil. Ça oblige à aller à l’essentiel, par exemple la scène ou Frederic pierrot sonne à la porte, je voyais bien 4 plans différents et finalement nous n’en avons fait qu’un seul et tout le monde était content. Si j’avais eu du temps et de l’argent, c’est clair que je n’aurais pas songé à tourner la scène de cette façon là.

Autrement, Arte a été géniale, que ce soit pour le casting ou pour l’écriture, même si pour cette étape, ils te dirigent en te disant si c’est trop long ou trop court. Ça te permet d’être cadré et j’aime avoir cette impression de maîtrise.

Lorsque j’ai amené la première version qui faisait 1 heure 40, ils m’ont dit : « c’est très bien mais c’est trop long. On vous a commandé 90 minutes et non 1 heure 40 ! ». Moi, j’aimais mon film alors ces coupures ont été douloureuses pour moi. Arte avec l’œil qu’ils ont on vu qu’a certains moment je m’étais fait plaisir et il m’on demandé d’aller à l’essentiel. Du coup, j’ai retiré des plans et j’ai pleuré en coupant mon film. Je me disais que je coupais mon œuvre… Au final, je suis heureuse du résultat, tu fais du cinéma pour les gens et non pas que pour toi. En tout cas, ce qui est sur, c’est que j’écris pour moi mais que je réalise pour les autres.

: À l’heure qu’il est, la chaîne Arte a-t-elle pour projet de sortir le film en DVD ?

Virginie Sauveur : Aucune idée pour le moment mais s’ils venaient à en parler, vous ne manqueriez pas d’être prévenus.

: Nous sommes à quelques jours de la diffusion du film, ressentez-vous une certaine appréhension ?

Virginie Sauveur : Pas du tout. Je vais même vous dire que je me sens très satisfaite du film, je suis ravie. Il aurait pu être mieux, c’est sur, mais lorsque je revois mes courts métrages, j’ai toujours un moment ou je me cache le visage parce que je n’aime pas un plan, un jeu d’acteur. Là, je peux regarder le film de bout en bout sans avoir cette désagréable impression. Je l’ai encore visualisé ce matin ! J’arrive à être spectatrice du film et je prends plaisir au jeu des acteurs.

De plus, aujourd’hui lorsque je pense à l’accueil du film dans les différents festivals, je ne peux qu’être contente du résultat. Et puis, je sais que ma mère, ma grand-mère, mes frères et mes sœurs vont le regarder, que des milliers de gens vont le regarder alors je suis sereine.

Je peux malgré tout comprendre que des gens n’aiment pas ce film, c’est normal, mais je sais que le film pour ce qu’il est, est un bon film. Après bien sur, on peut se dire : « Cyrille Thouvenin, encore lui… je ne supporte pas cet acteur. Il a un physique difficile… » et hop, on zappe .

: Votre séquence préférée ?

Virginie Sauveur : Lorsque Cyrille sort de chez Juliette et qu’il court pour prendre le bus. J’adore ce plan pour le travail réalisé par Kika Ungaro, chef opératrice du film. Parce qu’on ne s’en rend pas compte mais c’est en longue focal et pour obtenir ce résultat, c’est un travail impressionnant.

: Le film a déjà été diffusé dans 2 festivals, quels sont les souvenirs que tu en gardes ?

Virginie Sauveur : Je ne suis pas inquiète pour la diffusion télé parce que le retour des festivaliers que ce soit les vieux, les jeunes, les gamines ou même les machos, tous ou presque semblent avoir été émus. Les adolescents adorent le coté grand frère bienveillant, les parents c’est plus la peur de laisser l’enfant qui les intéressent. Lorsqu’ils viennent me parler, je reste toujours stupéfaite que l’on puisse venir me parler à moi.

: Le film a été primé près d’une dizaine de fois dans les 2 festivals ou il a été projeté. Cela te rassure ?

Virginie Sauveur : Oui, c’est systématique ! Au festival de Saint Jean de Luz, j’étais très émue parce que c’était à la base un festival ouvert au cinéma et que nous avons été primés. A ce moment là, je me suis dit que je pouvais peut être faire partie de la cour des grands et ça m’a bien entendu fait très plaisir. Pour Luchon, ce qui m’a le plus plu, c’est les prix donnés aux acteurs. Cela complétait le tableau ! Il ne reste plus qu’un prix pour la technique à posséder et la boucle sera bouclée .

Ces prix nous ont permis de faire la fête et surtout de voir les réactions du public mais, je prends beaucoup de recul par rapport à ça. D’ailleurs tout mes prix sont chez ma grand-mère !

: Finalement, c’est le film ou tout le monde s’y retrouve ?

Virginie Sauveur : Je ne sais pas si j’ai réalisé un bon coup marketing mais c’est vrai qu’en en parlant maintenant, je me rend compte que ce film est plutôt tout public.

: Et aujourd’hui, quels sont les projets de Virginie Sauveur ?

Virginie Sauveur : Les projets officiels sont… il y en a 1 ! Je fais cet été un téléfilm pour France 2. Le sujet est une petite fille qui veut courir alors qu’elle est amputée d’une jambe. Je ne veux pas du tout faire dans le pathétique et je remarque en en parlant maintenant que l’on arrive cette fois encore après les grosses douleurs. C’est ça qui est bien dans les interviews c’est que tu analyses ce que tu fais ! Merci, je viens de gagner 20 ans d’analyses .

Cyrille : Hargh la batterie s’éteint…

Virginie Sauveur : Vite, vite allons a l’essentiel ! Cyrille est formidable !!!!

Il y a plus d’une heure et demie que nous discutons à bâtons rompus lorsque nous décidons de mettre fin à notre entrevue pour cause de batterie d’enregistreur vide. Le moment, très agréable, nous donne encore plus envie de vous faire découvrir le film. Il faut bien avouer que le charme de Virginie Sauveur n’y est sûrement pas pour rien…

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© cyrillethouvenin.netV2.0- juin 2004
 
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